“Close” de Lukas Dhont ou le Grand Prix du Festival de Cannes 2022
Eden Dambrine - 2022 © Kris Dewitte
Quatre ans après l’intense Girl, le jeune réalisateur belge Lukas Dhont est à nouveau acclamé pour Close. Un film tout aussi poignant, qui questionne d’une autre manière les visions normées du genre. Sa caméra douce-amère se centre cette fois-ci sur la relation de deux jeunes garçons.
Cette œuvre est l’histoire d’un amour puissant à un âge où il n’est pas encore forcément nécessaire de s’embêter avec la différence entre l’amoureux et l’ami, même si le monde extérieur peut les forcer à se confronter à la question. Close peint avec justesse et sans pincettes la douleur de celui qui reste quand une belle histoire est avortée trop tôt. Une lumière douce et rassurante éclaire les courses de canailles dans les fleurs, déjà vues mais pas moins efficaces et rafraîchissantes. Ou encore les scènes de récolte des dites fleurs, qui sont peut être trop nombreuses mais aident à se repérer dans l’année et à respirer un peu…
Une seule chose à redire : trop de hockey sur glace et de jeunes garçons qui parlent de foot. Cela ne suffit pas pour décrire la profondeur des sentiments que vivent les adolescents dans la découverte de la masculinité et ses dépends. Sans trop en dire, Close est un film important, porté par les jeux perçants de réalisme et d’empathie de tous les personnages.
Jean Genillon-Fricotelle
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